Myriam Paoli
Ce que je remarque c'est d'abord cette impression de délicatesse, de fragilité, de vulnérabilité et c'est antithétique avec la matière : le fer qui évoque plutôt quelque chose de frustre, de grossier, de brutal (c'est la machine, l'arme, Mars : la guerre). Le fil de fer est « heureux » que Myriam Paoli-Louvel lui fasse jouer ce rôle...
Etrangement quand je vois ces œuvres, cela me donne le sentiment d'êtres, d'objets qui auraient subi par exemple un souffle atomique et dont il ne resterait qu'une structure fragile mais encore vivante qui les définit complètement. En écrivant voilà qu'il me vient une image , c'est l'image des bulles de savon au moment où elles vont disparaître. Il y a comme une fine structure qui les définit, qui s'amenuise de plus en plus et hop ! elles disparaissent. Reste que ces structures n'ont rien à voir avec le squelette... Elles définissent un vide qui devient plein, c'est presque davantage ce que définit le fil de fer qui est important que le fil lui-même... Cela peut faire penser à certaines peintures chinoises et japonaises et à cette philosophie du plein et du vide... Il est évident que le fait de ne pas utiliser de soudure aide à créer le sentiment de liaison, de fluidité, de circulation... C'est plus du domaine de la calligraphie dans l'espace... Pierre Auclerc-Galland - peintre